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Un Sénégalais vivant en France met en ligne ce que lui inspirent le Sénégal, l'Afrique, la France et le monde d'aujourd'hui. Ces pages se veulent aussi un lieu d'information sur tout ce qui touche de près ou de loin l'Afrique et les Africains. En bien. En moins bien !

Soyez les bienvenus dans cet espace d'échanges libres que j'espère bénéfiques pour le Sénégal et l'Afrique toute entière. Merci d'avance de votre participation.
Bonne lecture !

 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 11:26

Pour ceux qui ne les reçoivent pas par le satellite ou grâce aux bouquets numériques payants, je vous mets ci-dessous des liens pour regarder les chaînes de télévision du Sénégal. Ces liens renvoient vers le site sunutv.com. Vous pourrez ainsi rester en contact et suivre, de l'intérieur, l'actualité du pays.

Regarder la RTS1

Regarder TFM

Regarder Walf TV

Regarder 2S TV

Regarder RDV


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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 11:25

 

Hier, 22 décembre 2011, la violence politique a encore fait une victime. Un homme a été tué par balle et trois autres ont été bléssés. Toujours par arme à feu. C'est très grave et très inquiétant. D'autant plus grave que l'auteur du coup de feu mortel est un maire d'arrondissement de la capitale sénégalaise et figure en vue de l'opposition : Barthélémy Dias. Et cela n'augure rien de bon pour les jours à venir quand on sait qu'aujourd'hui le parti du président Wade organise un Congrès pour l'investir comme candidat à l'élection présidentielle de février 2012. Pendant que des détracteurs de la société civile, le mouvement M23 organise une contre-manifestation.

Il est plus que temps d'arrêter cette dérive qui ne peut que pousser le Sénégal vers l'abime. Tous ceux qui le peuvent doivent persuader le président Wade de renoncer à ce troisième mandat qu'il brigue. Je ne m'intéresse pas à la constitutionnalité ou pas de sa candidature. Il me semble que nous avons dépassé ce stade. Il s'agit tout simplement de préserver le Sénégal. Car le risque aujourd'hui est clair : le Sénégal pourrait plonger dans un chaos sanglant du fait du maintien de la volonté d'un homme de rester au pouvoir. Je ne ferai pas au président Wade l'insulte de croire qu'il n'aime pas son pays. Et quand on aime son pays, on ne peut peux pas lui infliger une telle situation. Car la tension politique dans laquelle le pays est plongé depuis plusieurs mois n'a qu'une seule source : cette candidature à un troisième mandat. Et on en est aujourd'hui arrivé à ce qu'un maire, élu de proximité, tue, parce que paniqué, un citoyen lui-même manipulé par des forces obscures essayant d'installer la peur.

Les faits qui ont abouti à ce drame sont la caricature même de ce qui pourrait prendre des proportions nationales, donc catastrophiques. En effet, monsieur Dias a lui-même indiqué qu'il a tiré sur des gros bras venus le menacer dans son bureau. Il s'est avéré que ces jeunes gens étaient des lutteurs recrutés par une personnalité de la place pour aller "faire peur" à cet opposant qui ne laisse aucun répit au pouvoir en place. Le résultat, nous le connaissons.

On sait quand on allume un feu. On ne sait jamais l'étendue des dégâts qu'il peut produire. Il me semble qu'aujourd'hui, le pyromane est une espèce en voie de multiplication dans le pays. Il faut tout faire pour arrêter cela. Tout ce que le monde compte d'amoureux du Sénégal (et ils sont nombreux) doivent se dresser pour arrêter cette folie. Chacun, où qu'il puisse se trouver, quel que soit son métier, du plus humble aux plus puissants, doit se dresser contre cette dérive violente et cette folie rampante. Parlez, manifestez, écrivez, de désespérez pas de convaincre, faites pression... Mais pacifiquement ! Nous ne sommes pas suicidaires. Et le Sénégal regorge de talents, de femmes et d'hommes de valeur qui sont convaincus qu'un avenir meilleur est possible. Confions leur un Sénégal en état de marche au lieu du tas de décombres que certains veulent leur léguer.

Non, nous ne sommes pas suicidaires.

par M. Mady DANFAKHA

Lire le compte-rendu des faits sur Dakar Actu

Lire les informations de la police par Dakar Actu

Lire les informations sur l'arme qui a tué par Dakar Actu

 

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 21:46

Senghor-academicien.jpgIl y a dix ans, jour pour jour, s'éteignait le président-poète Léopold Sédar SENGHOR. Cet homme aura marqué le vingtième siècle du Sénégal. Ce siècle qu'il aura vécu presque entièrement (il est né en 1906). La place qu'il a occupée comme intellectuel et comme homme politique dépassait largement les frontières de son pays.

L'enfant de Joal aura été, comme tout intellectuel doublé d'un politique, tout au long de sa vie, critiqué pour ses écrits ou pour des décisions politiques qu'il a prises. On pourrait dire beaucoup de choses sur ces critiques. Il a commis des erreurs (voire plus dans le cas de son conflit avec l'ancien président du Conseil Mamadou DIA) et connu des réussites. Cependant, une chose reste certaine : il aura marqué d'une empreinte indélébile le Sénégal moderne.

Nous tenions à lui rendre hommage dans les colonnes de ce blog.

Pour de plus amples informations sur cet homme hors normes, je vous conseille la lecture de deux articles que l'hebdommadaire Jeune Afrique lui a consacrés.

Léopold Sédar Senghor, dix ans déjà

Senghor 1906 - 2001, une vie un siècle

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 13:10

Les peuples n’apprennent-ils rien de l’Histoire ? La mémoire des peuples est-elle si courte ? Ne voyons-nous pas ce qui se passe autour de nous ? Je n’ai aucune envie de répondre par l’affirmative à ces questions. Et pourtant… Quand je vois ce qui s’est passé au Sénégal il y a quelques semaines, j’ai peur des réponses à ces questions.

Nous savons tous que les périodes pré-électorales sont toujours très agitées dans tous les pays. Le Sénégal ne fait pas exception. Sauf que pour lui, les enjeux pour les échéances de 2012 ont pris des proportions rarement vécues dans le pays. Au psychodrame politico-juridique de la validité de la candidature du président de la République à un troisième mandat s’est ajouté un débat dont nous aurions mieux fait de faire l’économie : le soupçon de clanisme ou de tribalisme dont fait l’objet un des candidats déclarés à l’élection présidentielle de février 2012. C’est nouveau. C’est grave. C’est inquiétant.

C’est nouveau parce que depuis son indépendance, le Sénégal n’a jamais connu en période électorale des attaques ethniques à l’encontre d’un des candidats. Il y a bien eu, lors de scrutins locaux des remarques sur l’appartenance ethnique de tel ou tel autre candidat. Mais cela s’adressait surtout aux partis politiques qui tentaient, pour le faire élire à l’Assemblée Nationale par exemple, de « parachuter » un candidat qui serait battu dans sa circonscription d’origine. Alors on lui cherchait une circonscription plus « facile » pour se faire élire. C’est une pratique que l’on peut déplorer, mais qui existe dans les plus grandes démocraties. En France par exemple, le futur « parachutage » électoral de Cécile Duflot à Paris alors qu’elle habite en banlieue parisienne a valu à cette candidate écolo toutes sortes de reproches. Ce sont les dérives du jeu démocratique. Rien d’infamant.

Quand, il y a quelques semaines, par le biais d’un journal d’abord, le candidat Macky SALL a été attaqué sur ses origines pulaar (une des ethnies du Sénégal), c’était inédit. Ensuite un débat malsain s’est installé. Monsieur SALL a été accusé d’ethnocentrisme, d’être « l’otage » de son ethnie, de vendre le Sénégal à une ethnie, de bénéficier de financement de Pulaar de la diaspora dont l’argent pourrait être « sale » etc. Encore une fois, c’est nouveau. Le Sénégal avait jusqu’ici évité ce genre de bêtise intellectuelle.

C’est grave. Car on semble oublier que ce qui a caractérisé le Sénégal moderne aux yeux du reste du monde c’est sa capacité à faire vivre, depuis plusieurs décennies, des populations d’ethnies  différentes, de religions différentes, de races différentes en excellente harmonie. Qu’on soit Noir, Blanc, Wolof, Sérère, Mandingue, Pulaar, Diola, Soninké, croyant ou athée, on est d’abord Sénégalais. C’est ce qui nous réunit. C’est ce qui nous fait vivre ensemble, en bonne intelligence. Les Sénégalais, en grande majorité musulmans, n’ont-ils pas porté à leur tête pendant vingt ans monsieur Léopold Sédar SENGHOR qui était chrétien ? Ce même  SENGHOR n’était-il pas sérère alors que l’ethnie qui dominait la classe politique était wolof ? Les Sénégalais se sont-ils soulevés parce que pendant des décennies cette même ethnie wolof trustait les postes de responsabilité ? Est-il jamais venu à l'esprit d'un Sénégalais d'attaquer les origines françaises de monsieur Jean COLIN qui a été minitre de l'Intérieur du Sénégal pendant des années ? À ce sujet, je conseille la lecture de l’excellente contribution de monsieur Fadel DIA dans Sud Quotidien. Attaquer monsieur Macky SALL sur ce thème c’est ouvrir la boîte de Pandore. Et c’est exposer le Sénégal à un scénario inquiétant.

Un scénario inquiétant en effet. Ne voit-on pas ce que les divisions ethniques ont produit comme catastrophes sur le continent africain ? La Côte d’Ivoire, autrefois joyau de la sous-région ouest africaine, n’a connu pendant dix ans que la destruction et la désolation. Le Rwanda a offert au monde le pire génocide sur cette planète. Et les conséquences ont embrasé pendant des années la région du Kivu en République Démocratique du Congo. Le Kenya a aussi connu des heures sombres du fait de l’irresponsabilité de certains de ses hommes politiques. Enfin a-t-on oublié les origines de la crise en Casamance ? Oui c’est même très inquiétant. Il est donc nécessaire de mettre fin à ce type d’attaques irresponsables contre un homme politique. Je précise que je n’ai absolument rien à voir avec monsieur SALL et son parti politique. Je constate juste que c’est dangereux et irresponsable d’installer dans l’opinion publique ce genre d’idées. Aujourd’hui, c’est lui. Demain ce sera le tour de qui ? Pour moi, les seuls critères de choix du futur président de la République qui vaillent sont l’intégrité, le souci sincère de sortir les Sénégalais des difficultés actuelles, la volonté farouche de faire du Sénégal une démocratie moderne  où le sentiment d’impunité de certains aura disparu.

Je l’ai abordé au début de mon propos : nous devons apprendre de l’Histoire. Individuellement et collectivement. Et ce que nous apprend celle de l’humanité en général et la nôtre en particulier, c’est que nous avons une capacité d’autodestruction insoupçonnée. N’en usons pas.

 

M. Mady DANFAKHA

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26 septembre 2005 1 26 /09 /septembre /2005 23:00

Le quotidien français « Libération », dans son édition du mardi 27 septembre 2005, n’y va pas par quatre chemins. C’est simple, il intitule l’article de deux de ses journalistes, Christophe Ayad et Marie-Laure Josselin, sur la crise politique au Sénégal : « Sénégal : Abdoulaye Wade élimine un rival encombrant » ! Au moins, eux y voient clair. Parce que, vu l’imbroglio politico financier qu’est devenue la guerre terrible déclenchée entre le président Wade et son ex premier ministre, ex fils spirituel et ex dauphin, Idrissa Seck, on se demande qui en veut à qui et qui fait quoi. Surtout quand on lit les déclarations du chef de la mission d’enquête de l’IGE (Inspection générale d’Etat) et les commentaires qu’elles ont suscitées, on cherche encore le Sénégal que certains d’entre nous ont connu ! Pourvu seulement qu’ils épargnent le Sénégal. Je parle de celui qui survivra. Car c’est certain, après eux, la république du Sénégal existera encore. Dans quel état ? Je l’ignore.

Lire l’article du quotidien « Libération ».

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24 septembre 2005 6 24 /09 /septembre /2005 23:00

Le jeudi 26 septembre 2002 en début d’après-midi, le bateau baptisé le Joola qui assurait une liaison maritime régulière entre Dakar et Ziguinchor au sud du Sénégal, partait du port de Ziguinchor pour Dakar. Il n’arrivera jamais à destination. Le « Joola » a coulé au large la Gambie. Ce fut la plus grande catastrophe maritime que le monde ait jamais connue ! 1863 morts officiellement ! Et quand on sait la légèreté et l’irresponsabilité qui ont accompagné l’exploitation de ce navire, on se doute qu’il y a eu près de 2000 morts. Pire que le « Titanic » ! A la veille de ce triste anniversaire, nous avons une pensée émue pour les victimes et leurs familles.

Le Joola

Au-delà du drame, il me semble important, trois ans après, de se demander si toutes les leçons ont été tirées. Et surtout si la sécurité dans les transports de voyageurs (sur terre, dans les airs ou sur l’eau) est devenue une préoccupation des autorités qui nous dirigent.

Le voyage interrompu

Même si, au vu de ce je vis à Dakar chaque fois que je prends un « Ndiaga Ndiaye » (minibus de transport urbain) ou un « dakar dem dick » (bus dakarois), je suis très sceptique. Au moment où le « Wilis » s’apprête à prendre la suite du « Joola », il ne faut pas que la sécurité redevienne une préoccupation secondaire. Pour que, plus jamais, un si épouvantable drame ne se produise.

En savoir plus sur kassoumay.com

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22 septembre 2005 4 22 /09 /septembre /2005 23:00

Ce texte est une contribution de notre ami R. L. Alissoutin sur le mariage en général, mais surtout sur le mariage au Sénégal en particulier. Bonne lecture !

Se marier par amour semble paradoxal car l’amour est libre et spontané alors que le mariage est un ensemble d’obligations préétablies. Les expressions française «se passer la corde au cou» et wolof «takk» (lier, attacher) sont assez révélatrices de l’idée de contrainte dans le mariage. Dès la conclusion du contrat de mariage, des obligations juridiques s’imposent ipso facto à chacun des époux et leur violation les expose à des sanctions civiles (divorce, dommages et intérêts,…) ou pénales (en cas d’adultère, de bigamie,...). ? Dans certaines religions, le mariage est considéré non pas comme un cadre de plaisance, mais un moyen de soumission à Dieu. Alors, se marie-t-on parce qu’on s’aime ou parce qu’on s’engage à respecter les obligations juridiques, religieuses et morales du mariage ? Les deux questions relèvent de logiques différentes. En effet, on peut se marier sans s’aimer comme on peut s’aimer sans se marier.

Beaucoup de femmes se résignent au calvaire d’un mariage désastreux, du fait de la crainte des tracasseries du divorce et des conséquences de la séparation sur la vie morale et matérielle des enfants. Le divorce traumatise toujours alors qu’aucune loi, aucune religion n’oblige les hommes et les femmes à se marier. Alors, pourquoi se marie-t-on ? Une réponse satisfaisante à une question aussi anodine que complexe ne saurait être théorique. A partir du moment où elle s’adresse à des expériences vécues, elle doit s’arrimer au réel et tendre une oreille attentive et discursive aux personnes impliquées. Dans cette perspective, nous avons réalisé un micro sondage dans 5 quartiers[1] de la région de Dakar sur un échantillon[2] de deux cent personnes (cent hommes et cent femmes). Vu le caractère sommaire de l’enquête, les résultats obtenus ne sont certes pas généralisables, mais ils tracent quelques pistes attractives dans l’optique d’une investigation plus scientifique et plus approfondie.

(Femmes) Pourquoi vous êtes-vous mariée ou pourquoi voulez-vous vous marier ?

Pour faire comme tout le monde

Pour faire des enfants

Pour être à l’abri du besoin

Par amour

Pour ne pas forniquer

En raison de la pression des parents

31 %

20 %

15 %

13 %

11 %

10 %

 

(Hommes)  Pourquoi vous êtes-vous marié ou pourquoi voulez-vous vous marier ?

Pour fonder une famille

Parce qu’il faudra le faire tôt ou tard

Par amour

Pour «s’approprier» une femme aimée

Pour avoir une compagne

Pour ne pas être mal vu

24 %

22 %

17 %

17 %

13 %

07 %

 L’amour ne serait donc pas le principal motif du mariage. Certains hommes avouent s’être engagés au mariage sur la base d’une simple photo ou d’un film, parce que c’était le seul moyen de disqualifier les autres prétendants, en attendant de réfléchir. L’attrait physique serait généralement plus déterminant chez les hommes que chez les femmes.

Il est évident que la pression sociale réduit sensiblement la liberté de se marier ou de ne pas se marier. Bien souvent, on se marie parce qu’il faut se marier, donc par pure convenance. On consent au mariage «pour faire comme tout le monde», «parce qu’il faudra le faire tôt ou tard», «pour faire plaisir aux parents», «pour ne pas être mal vu»… De nombreux parents auraient précipité le mariage de leurs enfants pour les préserver du pêché charnel et d’éventuelles naissances hors mariage. La pression économique aussi introduit des biais dans le consentement au mariage. Beaucoup de femmes n’hésitent pas à s’attacher à des hommes pour des raisons financières. Elles découvrent par la suite le supplice d’entretenir des relations physiques avec un partenaire qu’on n’aime pas et, finalement, hésitent entre la résignation et la séparation.

Il est intéressant de noter que les hommes se disent préoccupés par la famille alors que les femmes sont davantage attachées aux enfants. Il est apparu, dans les discussions, que certaines femmes se marient dans le seul dessein d’avoir des enfants légitimes ; lorsqu’elles atteignent cet objectif, elles songent à la séparation pour retrouver leur liberté. D’autres, sans oser divorcer, délaissent leur mari et les poussent, d’une certaine manière, dans les bras d’autres femmes plus attentionnées et plus aimantes.

D’autres questions subsistent. La passion qui est à l’origine du mariage peut-elle être maintenue à l’épreuve du temps ? Lorsque cette passion cède la place à la routine, les partenaires ne ressentent-ils pas un besoin de renouvellement ou de redécouverte de certaines sensations ? Est-ce là un pas heureux vers la relance du mariage ou une ouverture malheureuse vers le divorce, l’adultère ou la polygamie ? Qu’est-ce qui, en dehors de la psychose de la rupture, maintient ensemble des époux aux humeurs manifestement incompatibles ? L’entente sexuelle, l’angoisse de la solitude, l’éloignement des enfants ? Si les hommes et les femmes ne doivent se marier que parce qu’ils s’aiment, peut-on leur refuser le droit de se quitter lorsqu’ils ne s’aiment plus ? Mais en liant le maintien du lien conjugal aux humeurs respectives des époux, ne risque-t-on pas de banaliser le mariage et de désacraliser la famille ? Comment concilier la liberté individuelle de chaque époux de s’engager et de se désengager et l’intérêt collectif de la famille et de la société ?

La conception du mariage s’inspire du contexte social. En Afrique, ce contexte fait d’une aliénation de l’individu au groupe, d’une très forte immixtion des familles respectives dans la vie du couple, de pauvreté…, contribue à vicier le consentement au mariage. Bien souvent, on s’engage au mariage pour des raisons étrangères au mariage… La société ne peut prétendre à l’harmonie et à la stabilité que si les différentes alliances qui s’établissent en son sein pour donner naissance à la Famille , reposent sur des raisons saines et des motivations légitimes. Or, cette cellule fondamentale qu’est la famille se construit sur la base du mariage. Stabiliser et pacifier le corps social revient donc à assainir le mariage pour l’affranchir des dérives qui polluent la relation humaine.

Auteur : Rosnert Ludovic ALISSOUTIN

Visiter son blog.

Son adresse électronique : grefroska@hotmail.com


[1] Quartiers de Mermoz, Fann, Castors, Medina Gounas, Yeumbeul. Les principaux critères utilisés sont : la situation géographique et le niveau de vie.

[2] L’échantillonnage a été effectué selon la méthode probabiliste.

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22 septembre 2005 4 22 /09 /septembre /2005 23:00

Le quotidien sénégalais Wal Fadjri a publié aujourd’hui la dernière salve de l’entretien (publié en trois volets) que lui a accordé madame Nafi Ngom Keita, l’inspectrice générale d’Etat qui a dirigé l’enquête sur les présumées malversations financières dans l’affaire dite des « chantiers de Thiès ». Et comme prévu, ce n’est pas triste ! Elle balance à tout va ! On peut regarder de près cette interview et y retenir ce qu’on veut. Selon ce qu’on y cherche. Il y a cependant quelques constantes qui ressortent : d’abord, madame Ngom Keita a très peur de Abdoulaye Diop, l’actuel ministre des finances du régime de monsieur Abdoulaye Wade (président du Sénégal). Ensuite elle martèle plusieurs fois sa conviction que d’énormes sommes d’argent sont planquées, au préjudice des Sénégalais, dans quelques banques hors du pays. Elle est persuadée, enfin, que les sbires du ministre des finances veulent sa peau. Physiquement. Il s’agit de projet d’assassinat pur et simple selon elle.

Tout cela est extrêmement grave et, pour le moins, inquiétant. Pillage supposé des deniers publics, évasion financière massive, menaces, avérées ou pas, de mort sur la personne d’un haut fonctionnaire de la république ; il y a de quoi demander des clarifications et situer une fois pour toutes les responsabilités pour sortir de cette ambiance lourde et délétère. Madame Ngom Keita en aura trop dit ou pas assez !

Et tout cela devient encore plus confus (ou plus clair pour certains !?!), quand on lit sur le blog de Jules Diop, une copie d’un message de menace qui lui est adressé provenant de… madame Nafi Ngom Keita ! C’est pire que tout ce qu’on imaginait…

Faites-vous votre opinion en lisant tout cela. Yal na lii leep diour lou baakh pour rewmi !*

* Pourvu que tout cela se termine bien pour le pays ! (en wolof, langue sénégalaise).

Lire le premier volet de l’interview de madame Ngom Keita.

Lire le deuxième volet.

Lire la dernière partie.

Lire l’article de Jules Diop.

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 23:00

Au lieu de sortir de la crise déclenchée par la guerre terrible que se livrent les frères ennemis du parti démocratique sénégalais (pds, au pouvoir), le Sénégal s’enfonce ! Cette semaine, un gros pavé vient d’être jeté dans l’arène : madame Nafi Ngom Keita, chef de la mission de l’IGE (Inspection Générale d’Etat) qui rendu le fameux rapport d’enquête sur l’affaire dite des « chantiers de Thiès », a décidé de rompre le silence. Malgré la réserve qui doit être observée par chaque inspecteur d’Etat dans l’exercice de ses fonctions. Et elle balance du lourd ! Elle serait tout simplement menacée de mort. Rien moins que cela ! Le Sénégal serait-il devenu un endroit où faire son travail serait synonyme de risquer sa vie ? Exagère-t-elle ? Toujours est-il qu’elle s’en prend très violemment à monsieur Abdoulaye Diop, actuel ministre des finances du Sénégal.

Selon elle, elle aurait subi des tentatives de corruption de la part de monsieur Diop pendant son enquête. Et quand on lit entre les lignes, elle pense que des hommes à la solde de monsieur Diop essaient de l’assassiner. Et elle aurait d’autant plus peur qu’elle a le sentiment que ce ministre est « protégé »… en haut lieu. Par qui ? Va savoir... Elle en est convaincue dans la mesure où Idrissa Seck (ancien premier ministre) et Salif Bâ (ancien ministre) sont déjà en prison alors que Diop est toujours en liberté. Mieux il est encore ministre des finances ! Tout cela devient très confus et… très dangereux pour l’avenir et la stabilité politique du Sénégal. En plus le déballage, qui a fait l’effet d’une bombe dans les milieux politiques, n’est pas fini. Le journal Wal Fadjri (dans lequel madame Nafi Ngom Kébé a choisi de s’exprimer) ayant décidé de distiller chaque jour un peu plus de révélations.

Je le répète : les hommes politiques passent, le pays, ses populations et ses institutions restent. Et il est inadmissible que des querelles de personnes et des positionnements politiques (en vue d’élections) au sein d’un parti (fut-ce le parti au pouvoir) conduisent le pays au bord du gouffre ! Le pire n’est jamais certain, mais alerter évite de déplorer. Soyons vigilants.

Lire la première partie de l'interview accordée à Walf Fadjri par Nafi Ngom Keita.

Lire la deuxième partie de cette interview.

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9 septembre 2005 5 09 /09 /septembre /2005 23:00

Cet article est une contribution de monsieur R.L. Alissoutin.

Monsieur le Président de la République ,

Nous venons partager avec vous l’amertume du constat de la destruction du mythe du service public et de la profanation des institutions qui en ont la charge. Pour rester positif malgré le deuil, il importe d’exhumer les racines profondes de cette morbidité institutionnelle et de les soumettre à une autopsie sans complaisance pour jeter les bases d’un service public nouveau, libéré des tentations partisanes et arrimé à une dynamique ferme de rationalité, d’éthique et de résultat.

Certes, tout n’est pas négatif. D’admirables citoyens, hommes et femmes, soucieux de tendre une main digne et méritante au trésor public à l’échéance salariale, s’arrachent au sommeil très tôt le matin, bravent les affres du transport urbain ou de la canicule rurale, pour servir l’Etat en âme et conscience. Des chefs de service s’engagent à combattre la gangrène laxiste et népotiste dans l’action publique, même si certains de leurs agents, accrochés à la culture du repos, tentent de les éliminer en déposant sur leur fauteuil un œuf mystique ou en aspergeant leur bureau d’une eau maléfique. De valeureux fonctionnaires, bien qu’ayant été admis à la retraite, continuent à fréquenter gracieusement les lieux du sacerdoce, happés par l’amour du service et le désir de rester utile à la nation.

Mais, fondamentalement, l’action administrative est dégradée par la légèreté, l’amateurisme et l’indiscipline. Le phénomène est grave car le service public est la raison d’être de l’Etat qui ne dispose de pouvoir que pour l’assurer au mieux. Quelles en sont les manifestations et les causes ? Quels pourraient en être les remèdes ?

Dans les gouvernements d’hier et d’aujourd’hui, certains ministres ne se sont jamais exprimés sur le fond des dossiers dont ils ont la charge. Ils ne s’adressent au public que pour chanter les louanges de l’autorité qui les nomme. Du sommet à la base, l’action publique est travestie par des comportements manifestement partisans qui désacralisent la neutralité de l’Etat et provoquent la rupture de l’égalité de traitement entre les citoyens.

Comment ne pas évoquer le cas sinistre du bateau le Joola, preuve lancinante de la nonchalance, de l’inconscience et de l’impunité dans le service public ? Alors que le drame résulte d’une chaîne de négligences criminelles, pas un seul des responsables parfaitement identifiés n’est passé devant le juge. Le service public de la justice a ainsi fait naufrage dans le bateau avec près de deux mille de nos concitoyens. Dans l’affaire dite des Chantiers de Thiès, la curieuse coïncidence entre le discours gouvernemental et les décisions du juge suscite encore des suspicions sur la neutralité de notre justice.

Les retards désinvoltes et l’absentéisme délibéré sont des entraves courantes au principe de la continuité du service public. La journée continue, quoique pertinente dans le principe, a conduit au désordre et au laxisme. Des agents désertent le service à la pause, laissant leur veste sur leur siège pour faire croire à une courte absence, mais ne reviennent que le lendemain. A Dakar, la pluie matinale est utilisée comme prétexte pour ne pas se rendre au service alors qu’elle n’empêche que très rarement la circulation des véhicules.

Dans les hôpitaux, une conscience professionnelle comateuse offre des spectacles horribles. Des cadavres sont transportés avec désinvolture dans les rues des hôpitaux sur des civières moyenâgeuses aux roulettes bruyantes… Des malades agonisants sont interdits d’accès sous prétexte d’un manque de place. Malgré la présence terrible d’un tueur à grande échelle comme le choléra, le personnel médical va en grève. Les revendications sont peut-être légitimes, mais les méthodes sont meurtrières.

Dans nos villes, la défaillance des services de police administrative a conduit à l’anarchie. Les grands carrefours sont bondés de mendiants et de filous, petits et grands ; on s’installe en ville dans des baraques y compris dans les quartiers résidentiels ; on dresse un étalage de pacotilles sans autorisation sur tout espace libre ; on bouche les voies d’évacuation des eaux pluviales par des habitations sauvages, parfois curieusement autorisées ; on laisse circuler et divaguer des bœufs en pleine ville ; on traverse l’autoroute à pied de jour comme de nuit…

En milieu rural, le service public est moribond voire nul. Bien qu’elles soient présidées par une autorité judiciaire, les audiences foraines sont la foire de l’illégalité. On y «renaît» allègrement pour s’inscrire à l’école ou jouer au football à l’étranger ; on y devient «orphelin» pour obtenir une bourse ou un secours... Les morts sont enterrés hâtivement et parfois clandestinement, sans autorisation.

Sous un autre registre, les marchés de travaux, de prestation de services et de fournitures sont conclus dans un mépris constant des règles les plus élémentaires de gestion publique avec un népotisme libéralisé par l’absence de contrôle-sanction. Les commissions chargées d’octroyer les marchés ne sont pas toujours un exemple de probité. Les opérations d’exécution du contrat administratif se déroulent sans qu’aucune règle de transparence ne permette de comparer, en temps réel, les moyens octroyés au coût exact des dépenses effectuées.

 Les causes de cette déliquescence du service public devraient être recherchées d’abord dans les recrutements de complaisance. Des agents, recrutés en nombre pléthorique sur la base de la camaraderie et de la parenté, occupent inutilement l’espace des bureaux, y entretiennent des discussions privées insipides, offrant une image négative du service. Accablés par «Le pénible fardeau de n’avoir rien à faire[1]», ils se laissent tenter par le bavardage, le syndicalisme tapageur et l’activité partisane dans le service. Les recrutements népotistes introduisent des biais affectifs dans l’exercice du pouvoir hiérarchique. En effet, le chef de service hésite à sanctionner un agent fautif qui se trouve être un proche et parfois un supérieur dans l’ordre familial, ethnique ou religieux. Ce refus de sanctionner affaiblit la règle et encourage la permissivité.

A cela, il faut ajouter les défaillances du système éducatif. L’école sénégalaise forme des savants et des techniciens, mais pas des citoyens. L’éducation nationale est régulièrement meurtrie par des grèves aux revendications sempiternelles. La revendication syndicale est légitime mais elle ne doit jamais primer sur la noblesse de la fonction enseignante. Ce sont ces élèves et étudiants aux diplômes étriqués par des programmes inachevés en raison de débrayages cycliques qui occupent par la suite des postes dans l’administration. Plus qu’une question de savoir et de savoir-faire, le service public est d’abord un état d’esprit. Des agents à l’expertise incontestable reproduisent dans le service les mauvaises habitudes acquises dans la jeunesse ou l’enfance, et c’est là toute la différence entre l’intellectuel et le diplômé[2].

La pauvreté est une autre pathologie révélée par l’autopsie du service public. Les traitements de la fonction publique restant pauvres à l’image de l’Etat qui les distribue, beaucoup sont tentés par la concussion, la corruption et les détournements de biens publics. La quotidienneté des besoins et le fardeau des charges familiales conduisent certains à recourir à ces pratiques illégales pour survivre.

Des initiatives curatives s’imposent. Et ça ne sera pas chose facile car les faussaires du service public sont généralement réfractaires à la critique, surtout lorsque l’émetteur «ne porte pas un nom typiquement sénégalais[3]», comme si la vérité avait une nationalité… Il est évident qu’une simple déclaration d’intention ne pourra pas enrayer des attitudes permissives qui se sont infiltrées dans notre vie professionnelle pour s’y encastrer au fil du temps.

La première mesure à prendre pour éviter de porter un nouveau deuil du service public est assurément l’application rigoureuse des sanctions prévues par les textes. Un dispositif pertinent devrait être mis en place pour sanctionner le refus de sanctionner.

Il urge également de reconstruire une cloison étanche entre la république et le parti politique. L’activité partisane doit être détachée de l’action publique et se dérouler hors du service. Le syndicalisme devrait défendre les droits des travailleurs et non servir de tremplin à des hommes politiques aux intentions inavouées. En plus des qualifications requises, l’éducation à l’éthique citoyenne devrait être la porte d’entrée dans l’administration.

La dynamique de modernisation de l’Etat devrait être renforcée. A chaque fois que cela est compatible avec l’action publique, il faut appliquer à l’administration les techniques de gestion privée qui ont fait leurs preuves en entreprise, dans l’optique de la diligence dans les prestations et de l’efficience dans l’action.

En attendant les Etats Généraux du Service Public, veillez agréer, monsieur le Président de la République , l’urgence de corriger l’état d’esprit des agents publics et, de manière générale, le comportement du sénégalais face au bien public.

Auteur : Rosnert Ludovic ALISSOUTIN

Email de l’auteur : grefroska@hotmail.com



 

 

[1] Nicolas Boileau, Epître XI, à mon jardinier.

[2] http//www.rlalissoutin.com.  

[3] Commentaires de certains lecteurs sur les articles de l’auteur.

 
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